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EgaLE

22 mars 2007

Constituante

Conférence-débat du 4 avril / inscription gratuite mais obligatoire auprès de coordination@danslacite.org 

Constituante, Constituant,                                                                                                   

La Constituante

se réunira physiquement pour la première fois le 4 avril prochain sur le thème du vote. Celui-ci a été très largement débattu sur le site (consultez les débats sur le devoir de vote et sur le mode de scrutin) depuis son lancement début janvier dernier. Et, Laconstituante.org ayant pour but de refonder le Contrat social et d'aboutir à une nouvelle proposition de Constitution (nous serons toujours là longtemps après les prochaines échéances électorales !), il nous faudra bien à terme répondre aux questions qui reviennent fréquemment et qui restent en suspens : faut-il sanctionner ceux qui ne votent pas ? Et si oui, quelles sanctions ? Et si non, comment rendre l'acte de vote plus désirable ?

La crise politique est réelle aujourd'hui en France. Elle se traduit par une dégradation de l'image de la classe politique, une chute de l'engagement politique et par des abstentions et des votes blancs et nuls en augmentation constante. Les records d'abstention ont notamment été atteints au cours de ces dernières années. L'abstention n'est assurément pas un signe de bonne santé pour une démocratie. Mais quelles réformes, quelles mesures auraient pour conséquence de la faire disparaître ou tout du moins de la réduire de façon importante ?

Nous vous proposons d'échanger sur ce thème le mercredi 4 avril prochain avec :

- Anne Jadot, Docteur en science politique et chercheur associée aux enquêtes électorales du CEVIPOF

- Mehdi Guiraud, Président du " Parti blanc, parti pour la reconnaissance du vote blanc ". Pour le parti blanc, la reconnaissance et donc la comptabilisation du vote blanc permettraient de dissocier le vote d'accord du vote de contestation, de faire diminuer l'abstention et les votes de sanction et d'avoir une idée du paysage réel de notre pays. 

- Stéphane Crozat et Sylvain Spinelli (" votedevaleur.info ") qui promeuvent un système de vote qui exprimerait plus fidèlement ce que pense ou ressent l'électeur, ce qui aurait pour conséquence de rapprocher le citoyen du système démocratique. Au lieu de voter pour un tel, et par conséquent contre tous les autres, l'électeur donne une valeur à chaque candidat, par exemple de -2 à +2. Au dépouillement, on additionne les points attribués par tous les électeurs à chaque candidat, le candidat qui obtient le plus de points l'emporte.

Débattons !

Rendez-vous au " Progrès "
1 rue de Bretagne (Paris 3ème)
4 avril - 19 h 30

L'inscription est gratuite mais obligatoire (par retour de mail)

Attention inscrivez-vous rapidemment le nombre de place est limité.


LaConstituante.org est coordonnée par l'association Dans la Cité (www.danslacite.asso.fr)

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8 mars 2007

Lettre à Monsieur le Président de la Région Limousin

Paris, le 7 mars 2007

                                                                  Monsieur Jean-Paul DENANOT

Président de

la Région Limousin

27 Boulevard de la Corderie

87031 Limoges Cedex

Monsieur le Président,

Nous avons appris que la CCI de Limoges avait décidé d'accueillir des représentants des quatre communautés religieuses les plus importantes en qualité de « conseillers techniques ».

En tant que laïques et républicains nous sommes choqués par cette intrusion des religions dans le domaine public d'où la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'État les a expressément exclus.

Il y a là, selon nous, un manquement grave à la responsabilité de la CCI qui se doit de respecter la laïcité, comme tous les établissements représentant l’Etat.

Nous considérons que ce genre de décision ne peut qu'encourager les exigences abusives et liberticides de certains mouvements fondamentalistes religieux.

Nous vous demandons, à vous qui êtes garante de l’ordre public et du respect de la loi dans la Région, de faire annuler cette décision contraire aux principes laïques de notre République.

Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l'expression de nos respectueuses salutations.

8 mars 2007

Lettre à Monsieur le Préfet de la Haute Vienne

Paris, le 7 mars 2007

Monsieur Michel CARDOT

Préfet de

la Haute Vienne

1 rue de la Préfecture

BP 87031

87031 LIMOGES CEDEX

Monsieur le Préfet,

Nous avons appris que la CCI de Limoges avait décidé d'accueillir des représentants des quatre communautés religieuses les plus importantes en qualité de « conseillers techniques ».

En tant que laïques et républicains nous sommes choqués par cette intrusion des religions dans le domaine public d'où la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'État les a expressément exclus.

Il y a là, selon nous, un manquement grave à la responsabilité de la CCI qui se doit de respecter la laïcité, comme tous les établissements représentant l’Etat.

Nous considérons que ce genre de décision ne peut qu'encourager les exigences abusives et liberticides de certains mouvements fondamentalistes religieux.

Nous vous demandons, à vous qui êtes le garant de l’ordre public et du respect de la loi dans le département, de faire annuler cette décision contraire aux principes laïques de notre République.

Veuillez recevoir Monsieur le Préfet l'expression de nos respectueuses salutations.

8 mars 2007

Lettre à Monsieur le Premier Ministre

Paris, le 7 mars 2007

Monsieur le Premier Ministre

Hôtel de Matignon
57, rue de Varenne
75700 Paris
 

Monsieur le Premier Ministre,

Nous avons appris avec consternation que la CCI de Limoges avait décidé d'accueillir des représentants des quatre communautés religieuses les plus importantes en qualité de « conseillers techniques ».

En tant que laïques et républicains nous sommes choqués par cette intrusion des religions dans le domaine public d'où la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'État les a expressément exclus.

Il y a là, selon nous, un manquement grave à la responsabilité de la CCI qui se doit de respecter la laïcité, comme tous les établissements représentant l’Etat.

Nous considérons que ce genre de décision ne peut qu'encourager les exigences abusives et liberticides de certains mouvements fondamentalistes religieux.

Nous vous demandons, à vous qui êtes le garant de l’ordre public, du respect de la loi et de nos institutions, de faire annuler cette décision contraire aux principes laïques de notre République.

Veuillez recevoir Monsieur le Premier ministre, l'expression de nos respectueuses salutations.

8 mars 2007

Lettre au Président de la CCI de Limoges et de la Haute Vienne

Monsieur

Jean-Pierre Limousin

Président de la CCI de Limoges et de

la Haute Vienne

16 place Jourdan

B. P. 403

87011 Limoges cedex

Monsieur le Président,

Nous avons appris par la presse que la Chambre de Commerce et d'Industrie de Limoges et de la Haute-Vienne que vous présidez avait décidé d'accueillir des représentants des quatre principales religions comme «  conseillers techniques ».

En tant que laïques et républicains, nous sommes choqués par cette intrusion des religions dans le domaine public alors que la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat les en exclut expressément.

Il y a là nous semble-t-il un manquement grave au respect de la laïcité que la CCI se doit de respecter comme tous les établissements représentant l'État.

C’est d’autre part un encouragement apporté à toutes les exigences abusives, voire liberticides, de certains fondamentalistes religieux.

Nous regrettons que ces évidences ne vous soient pas apparues avant de prendre cette décision aussi inutile que nuisible à la paix sociale.

Nous vous informons que nous ferons part de notre indignation au Préfet de la région, à la Présidente de la région ainsi qu'à M. le Premier Ministre, qui comme vous, sont garants du caractère laïque de notre République.

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25 février 2007

Sondages sur les origines ethniques ou religieuses

Il existe une pétition initiée par JEAN-FRANÇOIS AMADIEU, de l’Observatoire des discriminations, Professeur à l’Université de Paris 1 qui s’oppose à tout sondage s’appuyant sur les origines ethniques ou religieuses des personnes interrogées.

Ce texte met en évidence des risques de dérive grave. Je vous engage à lui apporter votre soutien. Cette pétition peut être signée sur le lien ci-dessous.

http://www.engagement-republicain.org/index.php

16 février 2007

Laïcité : questions à M. Sarkozy

Financer la religion sur fonds publics remettrait en cause les fondements mêmes du pacte républicain

Monsieur le Ministre, la religion n'est pas un service public. Voici cinq questions devenues cruciales qui vous permettront, je l'espère, d'en convenir.

Les humanistes athées doivent-ils jouir des mêmes droits que les croyants ? Dans votre livre La République et les religions (Cerf, 2004) vous accordez un privilège à l'option religieuse. Selon vous, en dehors de celle-ci, il ne serait pas possible de donner à la conduite de l'existence les repères de sens dont elle a besoin. A vous lire, Sartre l'athée et Camus l'agnostique devaient donc être perdus devant les problèmes de

la vie... Et Bertrand

Russell, qui écrivit Pourquoi je ne suis pas chrétien (Pauvert, 1962), devait se trouver démuni devant les questions éthiques. Ne pensez-vous pas que celui qui ne croit pas au ciel puisse être blessé par votre préférence, aujourd'hui transposée en une politique discriminatoire ?

Quelle égalité s'agit-il de promouvoir ? Vous dites vouloir l'égalité des religions entre elles, et pour cela vous envisagez de construire sur fonds publics des lieux de culte, notamment pour permettre aux citoyens de confession musulmane de compenser leur déficit en la matière par rapport aux catholiques, qui jouissent d'un usufruit gratuit des églises construites avant 1905. Vous ne demandez pas le même financement pour des maisons de la libre-pensée ou des temples maçonniques. Etes-vous donc partisan de la discrimination entre les citoyens selon les options spirituelles dans lesquelles ils se reconnaissent ? L'égalité républicaine se réduirait-elle pour vous à l'égalité des divers croyants, à l'exclusion des humanistes athées ou agnostiques ?

Parler, en l'occurrence, de " toilettage " de la loi de séparation de 1905 est un euphémisme trompeur. Rétablir le financement public des cultes, c'est raturer un des deux articles de cette loi, inscrits sous

la rubrique Principes

: " La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ". Avouez que renoncer à un principe sur deux, c'est plus que toiletter

la loi. C'est

l'abolir. Depuis le 1er janvier 1906, toute construction d'un nouveau lieu de culte est à la charge des seuls fidèles, quelle que soit la religion en jeu. Telle est la règle, et les entorses trop fréquentes qui la bafouent ne sauraient pas plus faire jurisprudence que le fait de griller les feux rouges n'appelle leur abolition.

Quelle priorité pour les pouvoirs publics ? Le rapport Machelon, qui a votre sympathie, utilise le concept de liberté de religion, pour permettre le glissement du " libre exercice des cultes ", garanti par le premier article de la loi, à la nécessité supposée de financer les cultes. Joli jeu de mots et vrai tour de passe-passe, qui risque de tromper. En République, seul l'intérêt général, commun à tous, portant sur les biens et besoins de portée universelle, mérite financement public.

Or, la religion n'est pas un service public, comme l'instruction, la culture ou

la santé. Elle

n'engage en effet que les fidèles, c'est-à-dire une partie des citoyens seulement. La puissance publique, dont les fonds résultent des impôts payés par des athées autant que par des croyants, n'a donc pas à financer les cultes, pas plus qu'elle n'aurait à financer la diffusion de l'athéisme. En convenez-vous ? L'Etat, jugé trop pauvre pour assurer les finalités sociales des services publics qui concernent tous les citoyens, serait donc assez riche pour financer l'option religieuse, qui pourtant n'en concerne que certains. Révoltant paradoxe : briser la laïcité en même temps que les services publics. Et faire passer cette régression par le supplément d'âme d'un monde sans âme, alliant le baume communautariste et le privilège public des religions.

Quelle conception de la lutte contre le fanatisme ? Vous dites vouloir éviter les interventions étrangères, notamment les financements venus de pays peu respectueux des valeurs républicaines et démocratiques. Et vous affirmez qu'en payant, on pourra mieux contrôler. Fausse évidence. Car enfin, quel lien juridique y a-t-il entre le financement et un droit de regard sur les propos des responsables religieux dans les lieux de culte ? Il ne peut exister que par le rétablissement d'une démarche concordataire, c'est-à-dire anti-laïque. Napoléon avait fait le concordat de 1801 en assortissant le financement public des cultes d'allégeances obligées des autorités religieuses à son pouvoir. Soit un système assez humiliant pour les croyants, puisqu'en somme il les achète.

Dans une République laïque, il ne saurait y avoir d'allégeance assortie de privilège. Veut-on imposer une orthodoxie aux religions ? Qui ne voit le caractère infaisable, et irrecevable, d'une telle perspective ? Bref, il n'est pas nécessaire de payer pour contrôler. Seul vaut l'Etat de droit. Et ce qui importe n'est pas la nationalité d'un imam, mais son respect des lois républicaines. Ne nous trompons pas de combat. Ce n'est pas l'étranger comme tel qui pose problème à la République, mais celui qui entend s'affranchir de la loi commune pour lui substituer sa loi particulière, qu'elle soit religieuse ou coutumière.

Enfin, que reste-t-il de la laïcité si on rétablit un financement discriminatoire ? La République n'est pas une juxtaposition de communautés particulières. Il n'y a pas en France cinq millions de " musulmans ", mais cinq millions de personnes issues de l'immigration maghrébine ou turque, très diverses dans leurs choix spirituels. Seule une petite minorité d'entre elles fréquente la mosquée, la majeure partie faisant de la religion une affaire privée, ou ne se référant à l'islam que par une sorte de solidarité imaginaire. Dès lors, la République doit-elle renoncer à la laïcité pour satisfaire cette minorité, ou concentrer les deniers publics sur la redistribution par les services publics, la gratuité des soins, le logement social ou la lutte contre l'échec scolaire, qui concernent tous les hommes, sans distinction de nationalité ou de choix spirituels ?

Il est évidemment essentiel de permettre aux croyants l'acquisition des terrains qu'ils financeront, et toute discrimination foncière doit être combattue. Le prétexte invoqué pour l'abolition de la loi de 1905 est l'aide à apporter aux citoyens de confession musulmane. Or la promotion du bien commun à tous, et non la prise en charge publique de la religion, est la meilleure réponse au problème soulevé. C'est aussi la seule légitime. Si l'on brouille la frontière pourtant nette entre le culturel et le cultuel, on parachève le démantèlement de

la loi. Les

mots ont un sens, et tout glissement visant à confondre ce qui est distinct est une malhonnêteté. Cela s'appelle du détournement des deniers publics.

Nulle polémique dans de telles interrogations, mais l'inquiétude vive d'un républicain qui n'est pas décidé à admettre de nouveaux empiétements programmés contre la laïcité, à contre-courant des grandes conquêtes de l'esprit de liberté. La conscience citoyenne ne peut que s'insurger.

Henri Pena-Ruiz

Philosophe, écrivain,

ancien membre

de

la commission Stasi

© Le Monde

7 février 2007

Procès d'un autre âge

Il y a des principes intangibles, aussi anciens que les combats qui ont permis à la France de devenir une démocratie respectueuse des libertés et des droits de l'homme. Dans un Etat laïque, aucune religion - comme aucune idéologie - n'est au-dessus des lois. Là où la religion fait la loi, on est proche du totalitarisme. Dans un Etat de droit, les personnes qui pratiquent une religion ne doivent pas être insultées ou faire l'objet de discriminations fondées sur leurs croyances. La laïcité ne se confond pas avec une quelconque " religionphobie ".

Ce sont ces principes qu'il faut avoir à l'esprit au moment où va s'ouvrir, mercredi 7 février, le procès de Charlie Hebdo, poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir publié, en février 2006, des caricatures de Mahomet, éditées à l'origine par un journal danois. L'affaire avait déclenché une violente polémique et des manifestations de colère dans les pays musulmans.

Les avocats des plaignants se défendent de faire le procès de la liberté d'expression, fustigeant à travers les dessins incriminés " un message raciste qui assimile tout musulman à un terroriste islamique ". Ils invoquent la loi, qui fixe effectivement des limites claires à la liberté d'expression (racisme et antisémitisme, notamment). Mais, en l'espèce, dans le dessin de Cabu, la distinction est sans ambiguïté entre islamistes en particulier et les musulmans en général.

L'exercice de la liberté d'expression suppose le respect de règles sans lesquelles la coexistence entre différentes communautés ethniques ou religieuses au sein d'une même société devient impossible. Mais le procès de Charlie Hebdo est celui d'un autre âge, d'un autre temps. Même si les plaignants n'invoquent pas cet argument, il faut avoir en mémoire que ce qui a déclenché la polémique, c'est la représentation du prophète Mahomet, qui, aux yeux de l'islam, est un blasphème. On est donc en présence d'une querelle obscurantiste.

Ce procès, dont aurait dû faire l'économie, sera toutefois utile s'il rappelle que la liberté d'expression ne saurait être encadrée par une police de la pensée. Comme les idéologies, les religions sont tout à fait respectables, mais elles ne peuvent être soustraites à l'analyse, à la critique, à la dérision. Des politiques, comme François Hollande et François Bayrou, des intellectuels, comme Taslima Nasreen, écrivain dont le roman publié au Bangladesh a entraîné une fatwa contre elle, viendront rappeler ces principes de base. Sans le respect desquels la France ne serait plus tout à fait une démocratie.

© Le Monde

La Grande Mosquée de Paris et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) poursuivent l'hebdomadaire satirique pour trois dessins, dont l'un, publié en couverture et fait par Cabu, représentait Mahomet " débordé par les intégristes " et soupirant : " C'est dur d'être aimé par des cons. "

6 février 2007

Appel : « Pourquoi nous consentons à l’impôt »

Nous, soussignés, assujettis à l’impôt sur le revenu, et pour certains d’entre nous, à l’impôt de solidarité sur la fortune, considérons ces prélèvements comme légitimes et sommes fiers d’apporter ainsi notre contribution aux dépenses publiques nécessaires au progrès, à la cohésion sociale et à la sécurité de la nation. Nous considérons également qu’un impôt progressif sur les successions est le corollaire indispensable des libertés économiques offertes par l’économie de marché. Le marché est facteur de progrès parce qu’il permet à l’esprit d’entreprise de s’exprimer. Mais les inégalités qu’il engendre sont mortifères pour la démocratie si aucune limite n’est mise à la transmission héréditaire de la richesse. Celle-ci doit être acquise par le travail, par le talent, et non par le simple fait d’avoir hérité de ses parents. Une société où le pouvoir économique se transmet par héritage, est une société condamnée à une croissance lente, où les rentiers l’emportent sur les créateurs et où travail et mérite perdent toute valeur.
L’Etat doit bien sûr savoir se réformer. Augmenter les impôts n’est pas une fin en soi et la liberté de chacun passe par la libre disposition d’une large part du fruit de son travail. Mais voir des candidats à la magistrature suprême proposer des mesures démagogiques en matière fiscale et justifier la sécession sociale des plus riches nous consterne. Car nos revenus ne proviennent pas seulement de notre talent personnel. Ils ont été acquis par notre travail, mais celui-ci ne porterait pas ses fruits sans le stock d’infrastructures, d’innovations, de savoir-faire, de goût d’entreprendre, de lien social, qui nous a été transmis par les générations qui nous ont précédés. C’est cet héritage commun qu’il nous revient de préserver et de développer en priorité afin d’assurer la qualité actuelle et future de notre vie individuelle et collective. Ce qui passe par un niveau élevé de dépenses publiques. Ces dépenses ne sont pas seulement un coût, elles sont aussi un investissement, gage à la fois de justice et de dynamisme. C’est pourquoi nous consentons à l’impôt et récusons des baisses de la fiscalité dont la contrepartie serait l’insuffisance des moyens donnés à la protection sociale des plus pauvres, à l’éducation, à la recherche, à la santé, au logement ou encore à l’environnement.

Signer la pétition

6 février 2007

Soutien à Charlie Hebdo

"Nous soutenons Charlie Hebdo et le droit de critiquer toutes les religions
Le procès qui s'ouvre au Tribunal de grande instance de Paris du 7 au 8 février 2007 est d'une extrême importance. Charlie Hebdo est poursuivi pour avoir republié les douze dessins danois du Jyllands-Posten sur Mahomet.
Dans un contexte où des intégristes menaçaient de mort quiconque osait soutenir les journaux et pays pris pour cibles, ce journal a choisi de rester fidèle à sa tradition de liberté de ton et d'expression envers toutes les religions et tous leurs symboles : le pape comme Mahomet.
Il l'a fait en mettant ces douze dessins à disposition du grand public, afin qu'il se fasse une opinion par lui-même.
Pour ne pas céder aux injonctions intégristes.
Par solidarité avec Jacques Lefranc, rédacteur en chef de France-Soir, qui venait d'être licencié pour avoir eu ce courage.
Parce que si tous les journaux d'Europe avaient fait de même, l'intimidation des extrémistes aurait échoué.
Parce que si tous les journaux d'Europe s'étaient pliés à cette injonction, leur silence aurait signé la victoire des extrémistes.
Malgré ce climat, des organisations musulmanes traditionnelles (la Mosquée de Paris), intégristes (l'UOIF) et même l'un des bailleurs de fonds de l'islam extrémiste wahhabite en provenance d'Arabie Saoudite (la Ligue islamique) ont choisi d'ajouter à l'intimidation une menace judiciaire en intentant à Charlie Hebdo, au titre des lois antiracistes, un procès pour "injures publiques à l'égard d'un groupe de personnes à raison de leur religion".
Deux dessins sont visés : celui montrant Mahomet avec une bombe dans son turban, mais aussi celui où Mahomet freine un groupe de kamikazes par cette annonce : "Stop, on n'a plus de vierges en stock." La couverture du numéro, où Cabu représente un Mahomet "débordé par les intégristes" et qui les désavoue ("C'est dur d'être aimé par des cons") est également poursuivie pour "injures", alors qu'elle visait justement à montrer un Mahomet se désolidarisant des extrémistes.
C'est dire la confusion entretenue par cette plainte contre un journal qui combat depuis toujours à la fois le racisme et l'intégrisme. Nous refusons cet amalgame, facilité par l'utilisation abusive du mot "islamophobie", consistant à confondre la critique légitime de l'extrémisme islamiste et du terrorisme instrumentalisant les symboles de l'islam avec du racisme à l'encontre des individus de religion musulmane.
Certains nous disent aujourd'hui que le contexte géopolitique devrait inciter à la prudence, voire au silence. C'est tout le contraire. La liberté d'expression et la laïcité ont besoin d'être réaffirmées comme rarement. Ceux qui résistent à l'intégrisme n'ont que la plume et le crayon pour faire face aux menaces. Des démocrates du monde entier, notamment musulmans, espèrent trouver en Europe, et tout particulièrement en France, un havre laïque où leur parole n'est entravée ni par la dictature ni par l'intégrisme.
Si Charlie Hebdo venait à être condamné, si l'autocensure généralisée devait faire jurisprudence, nous perdrions tous cet espace commun de résistance et de liberté.
Pour ces raisons, nous soutenons Charlie Hebdo et le droit de continuer à critiquer toutes les religions sans exception".

- Pour signer la pétition cliquer ici

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